yelloweyes

Oublier, toujours oublier, sans comprendre pourquoi, en se disant qu'on aurait pu faire autrement.

Tu avances yeux clos, tête baissée, peu d'expressions faciales. Ta bouche est crispée, par moment tu lances un sourire éphémère à l'inconnu qui ne réagira pas. Il ne peut voir tes yeux assombris par les lunettes de soleil que tu t'es imposé.
Les ténèbres t'entourent, seules tes intuitions te guident...
Le moindre bruit est un tintamarre, le moindre espace un gouffre. Oppressé, tu fais tout pour garder l'équilibre, tu es concentré sur ce mouvement, le mouvement de ton corps. L'autorité de ton esprit se fait plus pesante, tu es cet esprit, tu as conscience que ton corps n'est qu'un outil handicapant mais qu'il faudra faire avec.
Oh, tu veux vivre, ça oui !
Tu te fies à cette seule volonté et tu espères. Tu espères qu'un jour, la lumière t'apparaitra avec la même clarté que les yeux à travers lesquels tu vivais, il y a encore peu de temps. Des yeux qui te dirigeaient à travers les conjonctures de ce monde, qui raisonnaient pour toi, les yeux de ton coeur.

Un oiseau discret.
Des ailes, pour pouvoir m'envoler, loin, me sentir libre.
L'attente du printemps comme d'un retour aux sources, aux sentiments...
Besoin de migrer pendant l'hiver, pendant ce temps présent qui glace mon esprit, cette solitude que l'on m'a donné.
Ensuite je reconstruirai un nid douillet, un autre plus solide, en espérant qu'il tiendra plus longtemps.
Pour l'instant je déplie mes ailes et me lance, la tête la première dans ce monde où ma sociabilité est ma seule arme.
Avec cette conscience que je ne suis plus cette enfant que j'étais autrefois, que le voyage commence vraiment et que même si il fait peur, il faudra l'affronter et l'endurer jusqu'à la mort...
Je suis une adulte.